feu de camp est une exposition performée qui réunit des travaux initiés par l’Atelier de Recherche et de Création Arts-Scènes-Media à l’École supérieure d’art et de communication (Cambrai). Les projets ont été conçus en partenariat avec Antoine Defoort, artiste associé au phénix, Scène Nationale Pôle Européen de Création à Valenciennes avec sa compagnie l’Amicale. L’exposition fait écho au travail mené pour la création du spectacle Feu de tout bois présenté au Cabaret de curiosités.
Tenir l’équilibre, comme on tient sur la vague. Trouver, retrouver la sensation, quoi qu’il arrive et construire avec la magie de l’incertitude : une dose de présentiel, un soupçon de distanciel, un feu de camp placebo… pour se réunir, ici ou ailleurs… pour engager un dialogue, susciter la rencontre… avec un arbre idéal… pour jouer avec le feu et convoquer des énergies du passé dans le corporate combustion plastique. Ici on diffuse les incantations d’une déesse du futur qui semble capter les ondes d’une bonne vieille musique électro, sans oublier de détruire la piñata, tel un veau d’or érigé en ersatz du travail aliénant. Des corps hybrides, mi-femme mi-chèvre, mi-femme mi chouette, pour garder le temple et maintenir au chaud les braises, un clavier d’ordinateur pour jouer de l’accordéon, des capteurs à contrôler les corps, des intelligences artificielles pour dicter des préceptes à un prompteur. Et puis, comme par nécessité d’exorcisme, on chante à l’oreille d’une ampoule des notes de couleurs, on habite des fragments de peau humaine, on passe la tondeuse à fabriquer des rêves. Et puis, juché sur l’échafaudage d’une langue imaginaire qui n’a besoin d’aucune traduction, on entend les tambours d’un discours qui ne demande qu’à s’enflammer.